transfert contre transfert

Transfert et contre-transfert

Le transfert et contre-transfert

  • Vous est-il déjà arrivé de vous sentir très en colère contre votre thérapeute, sans qu’il n’y ait de raison identifiable ?

  • Avez-vous déjà ressenti des sentiments particuliers, amicaux ou amoureux envers votre thérapeute ? 

  • Vous est-il déjà arrivé de penser que votre psy pourrait être votre ami ?

Même si vous savez que ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas vous empêcher d’y penser ou de le ressentir.

Rassurez-vous c’est tout à fait normal, il s’agit du transfert.

Nous allons aborder ce point ensemble aujourd’hui. Comme d’habitude, je vous propose une définition la plus claire possible du concept et un « conseil de psy » qui pourra vous aider dans votre thérapie.

Alors que signifie ce terme ? Que regroupe-t-il exactement comme notions ? Et pourquoi parler de contre-transfert également ? 

Vous êtes curieux… C’est bien ! 

La curiosité tient en alerte votre cerveau et lui permet d’apprendre. 

Alors profitons tout de suite de cette ouverture  😉

transfert contre transfert

Définition du transfert en psychologie

Le transfert a tout d’abord été défini par Freud dans les années 1920. Selon l’ouvrage : le vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche et Pontalis, il s’agit d’un « processus par lequel les désirs inconscients s’actualisent sur certains objets dans le cadre d’un certain type de relation établi avec eux et éminemment dans le cadre de la relation analytique. Il s’agit là d’une répétition de prototypes infantiles vécue avec un sentiment d’actualité marqué.”

Pour faire simple, comme nous vivons en interaction les uns avec les autres, que nous entrons en relation les uns et les autres, nous sommes façonnés par ces mêmes relations. 

Dans la relation thérapeutique, nous arrivons avec nos bagages émotionnels et les poids que nous portons des anciennes relations vécues. 

Nous allons donc projeter sur le thérapeute ce que nous avons déjà vécu. 

Nous expérimentons dans la thérapie, avec le thérapeute, des émotions et des sentiments qui ne viennent pas vraiment de la relation thérapeutique elle-même mais plutôt des anciennes relations affectives que nous ré-actualisons dans la thérapie en cours.

Le transfert existe très fortement dans une relation thérapeutique mais il existe également dans n’importe quel type de relation. 

Par exemple, il vous est déjà peut-être arrivé d’aimer un de vos professeur parce qu’il vous enseigne sa matière avec passion et engagement. Et ceci vous rappelle votre oncle ou un vieil ami de la famille qui racontait des histoires avec passion, vous entraînant avec plaisir dans son monde imaginaire.

De la même façon, vous vous êtes peut-être déjà pris à rêver de cette infirmière qui s’est occupée patiemment de vous pendant vos soins, vous rappelant une relation tendre avec une figure maternelle. 

Ces deux exemples illustrent parfaitement le mécanisme du transfert. Vous ne connaissez pas personnellement votre professeur, donc vous ne pouvez pas réellement dire que l’affection que vous lui portez est liée à sa personnalité. Il en est de même pour cette infirmière que vous n’avez vu que quelques fois dans l’exercice de sa profession. 

Et j’aurais pu vous en citer bien d’autres, à commencer par des exemples de ma propre pratique   😉 

A travers ces exemples on comprend bien que nous projetons le spectre de nos relations passées sur les relations que nous créons dans le présent. 

Dans la relation thérapeutique c’est encore plus fort. Nous livrons une part de nous, intime et profonde au thérapeute. Parfois, nous allons ressentir de la colère, de l’agacement et même de la haine envers ce thérapeute. Et nous savons pertinemment que ce n’est pas rationnel. Après tout, il ne nous a rien fait, lui. 

Lui non, mais d’autres si… Et c’est justement parce que nous possédons en nous des blessures que nous les rejouons en thérapie. 

Le cadre de la thérapie est bienveillant et sécurisant, donc nous nous sentons suffisamment en confiance pour dévoiler nos fragilités, nos imperfections. Et ça nous rend vulnérable. Mais c’est justement parce que nous allons vivre cette vulnérabilité et expérimenter tout un cortège d’émotions que nous pourrons avancer. 

Un travail important en thérapie est d’identifier ce que vous ressentez au sujet de votre thérapeute. Cela peut sembler étrange, en effet, mais c’est fondamental. 

Prenez le temps d’observer ce que vous vivez comme émotions et sentiments à l’égard de votre thérapeute. 

Ils fluctueront tout au long de la thérapie et vous renseigneront utilement sur ce que vous êtes en train de travailler inconsciemment. 

Nous allions de transfert, du côté du patient, mais qu’en est-il du côté du thérapeute.

Et bien, il en va de même pour le thérapeute qui transfère, lui aussi, des émotions, sentiments et reliquats de relations passées sur son patient. C’est ce que l’on nomme le contre-transfert.

En travaillant sur lui-même, en suivant des séances de supervisions régulières, le thérapeute est en mesure de comprendre ce transfert et de l’analyser pour aider son patient. 

Car, ne l’oublions pas, chaque thérapeute est avant tout un être humain. Il ressent donc des sensations, des émotions variables en fonctions des contextes, des jours et des personnes. 

Il m’arrive moi-même d’être réellement touchée par certains des patients que j’accompagne car leur histoire résonne avec la mienne. Et souvent, c’est en analysant ce que je ressens à l’égard du patient et en lui verbalisant que nous pouvons ensemble avancer sur son chemin. 

Les notions de transfert et de contre-transfert sont délicates à définir parce qu’elles regroupent encore une fois une multitude de paramètres. Nous allons parfois réussir à analyser ce transfert et parfois, il nous échappera. L’important est d’en prendre conscience, le plus souvent possible, pour en faire un allié. 

C’est ce que nous allons voir tout de suite dans le conseil de psy

Il est très utile voire nécessaire d’avoir le courage d’évoquer avec son thérapeute ce qu’on éprouve en terme d’émotions et de sentiments. 

Si vous ressentez une colère vive envers lui ou même de la haine, parlez-en . Rassurez-vous, il saura vous accompagner en travaillant sur l’analyse de ces émotions. Et vous pourrez alors vous libérer de certains schémas de répétition négatifs.

A l’inverse, si vous ressentez de l’attirance, de l’amour, de la tendresse pour votre thérapeute, c’est également important de l’analyser pour comprendre ce dont vous avez besoin. A ce moment, le thérapeute remplit une fonction qui vous nourrit . Il est donc fondamental de comprendre quel est ce manque que vous cherchez à combler pour pouvoir remplir ce vide vous-mêmes.

Vous comprenez finalement qu’il se joue beaucoup plus de choses en thérapie que la simple parole. 

Communiquez, échangez avec votre thérapeute, dans l’esprit de cette fameuse alliance thérapeutique que je mentionnais dans un article précédent. 

Ainsi, en confiance réciproque, vous pourrez travailler ensemble à l’accomplissement de vos objectifs. 

Voilà, le transfert n’a plus de secrets pour vous (ou alors juste ce qu’il faut de mystérieux !)

J’espère que vous saurez vous servir de ces émotions et sensations pour avancer dans votre thérapie. 

A très bientôt pour une nouvelle notion de psycho 😉