L'empathie, une force !

L’empathie, une force

 
L’EMPATHIE

Qu’est-ce que l’empathie ?

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à la notion d’empathie. 

Bien qu’important, ce terme est encore mal défini et beaucoup d’entre nous confondent toujours l’empathie avec la compassion et la sympathie

Même si ces trois définitions reflètent toutes notre rapport aux autres, il est important de bien faire la distinction. 

En effet, éprouver de l’empathie n’a pas le même impact sur notre interlocuteur que lui témoigner notre sympathie ou encore faire preuve de compassion envers lui. 

Et vous voyez d’ailleurs que pour chacun de ces trois termes, je n‘utilise pas les mêmes verbes…

Alors si, pour vous, la distinction n’est pas claire, je vous invite à me suivre pour ce nouveau moment psycho. 

Restez jusqu’à la fin, je vous conseillerai quelques astuces pour travailler votre empathie dans le conseil de psy !

Définition 

Empathie vient du grec « em » qui signifie « dedans » et « pathie » qui signifie « souffrance » « affection » 

L’empathie est donc la capacité à ressentir la douleur, la souffrance ou, plus généralement, tout autre sentiment éprouvé par autrui. Finalement, l’empathie est la capacité à se mettre à la place d’une autre personne et à éprouver ce qu’elle ressent.

L’empathie fait intervenir plusieurs notions, car pour pouvoir se mettre à la place de l’autre et éprouver ce qu’il ressent, il s’agit avant tout de se décentrer.

Voyons maintenant pourquoi l’empathie est différente de la sympathie et de la compassion. 

Différence avec la compassion et la sympathie

Sympathie et empathie possèdent toutes les deux la même racine grecque : « pathos » ( qui donne « pathie  »).

Pourtant, sympathie est également composée de la racine « sym » qui signifie « avec ».

Nous trouvons là, une différence fondamentale. 

Alors qu’avec l’empathie, je comprends les émotions de l’autre, j’arrive à me mettre à sa place; avec la sympathie je souffre avec la personne, ce qui n’est pas du tout pareil.

La compassion est plus tournée vers l’action. C’est à dire que je souffre avec l’autre et je tente de trouver des moyens d’action pour l’aider concrètement. 

Beaucoup de personnes utilisent ces termes comme s’ils étaient interchangeables, ce qui prête à confusion. Les mots sont importants et les utiliser à bon escient permet de clarifier ses pensées et d’être plus juste (= plus clair) vis à vis de soi et de l’autre.  

Pour résumer, voici des exemples de phrases qui témoignent bien de ces différences : 

Empathie : « je sens que tu es triste et je comprends pourquoi »

Sympathie : « je vois que tu es triste, je suis désolée pour toi »

Compassion : « je vois que tu es triste, comment puis-je t’aider ? »

empathie
« Je sens que tu es triste et je comprends pourquoi »

Problèmes de définitions

La confusion entre ces différents termes pose problème à plusieurs niveaux. 

  1. Ne pas être en mesure de discerner clairement ce que l’on ressent donc rester dans le flou.
  2. Ne pas être clair dans la réponse que l’on donne à l’autre.
  3. Susciter des réactions défensives de la part de l’autre. 

En effet, en étant dans l’empathie, je témoigne à mon interlocuteur l’intérêt que je lui porte ainsi que ma compréhension de sa situation. Je tente de me mettre à sa place et de ressentir ce qu’il éprouve. Je ne cherche pas à agir pour lui ou à me positionner. Car il s’agit de lui. Je respecte donc son besoin d’intimité, tout en lui signifiant que je suis là.

Dans la sympathie, le risque est de paraître trop distant, peu concerné. 

En effet, exprimée seule, la sympathie risque de manquer d’authenticité. Il peut arriver que l’on souhaite témoigner sa sympathie à quelqu’un qui souffre tout en manquant d’empathie. Et ça se ressent !  D’où l’importance de faire preuve de congruence. Nous allons revenir sur ce terme dans la suite de l’article. 

Avec la compassion, on cherche à tout prix à trouver une réponse concrète pour aider l’autre. Le risque est d’empiéter sur ses besoins, de se montrer intrusif et de réveiller ses mécanismes de défense : fuite, se renfermer sur soi-même, agressivité…. L’autre ne se sent pas écouté, entendu et pris en considération. Souvent on cherche à agir pour se défaire de notre sentiment d’impuissance face à la souffrance de l’autre. Donc on fournit une réponse adaptée à ses besoins propres et non aux besoins de l’autre. Il est nécessaire d’accepter son impuissance factuelle. Mais on possède toujours un grand pouvoir : celui de l’écoute. 

La compassion et la sympathie sont proches.

Vous comprenez maintenant pourquoi il est essentiel de faire preuve d’empathie et non de compassion ou de sympathie. 

Voyons maintenant sur quels principes reposent l’empathie. 

Les principes de l’empathie

  1. Se mettre à la place de l’autre : le cadre de référence

Nous allons évoquer Carl Rogers psychologue américain, qui, par son approche humaniste, fournit un regard bienveillant et humain sur les relations. 

Je reviendrai dans un prochain article sur son œuvre qui permet de comprendre et de s’adapter à l’autre. 

Un de ses concepts le plus important réside dans la notion de cadre de référence.

Le cadre de référence est un ensemble de facteurs qui forgent, individuellement, notre perception du monde, des autres et de soi-même. C’est en fait l’ensemble des théories que l’on s’est forgé depuis notre enfance et qui nous guide dans notre vision de la vie. Autrement dit, ce sont des filtres de pensées qui nous permettent de voir le monde de manière singulière. 

C’est pourquoi nous avons tous des référentiels différents. Et c’est parce que nous pensons différemment que nous interprétons les évènements différemment. 

Le cadre de référence se construit depuis notre enfance jusqu’à notre mort. Il évolue constamment. Il est un ensemble de codes et de schémas de pensées que l’on a appris de sa famille, de sa culture, de sa société et grâce aux expériences de vie que nous traversons. C’est pourquoi certaines bases restent fondamentales mais d’autres points évoluent constamment. 

Selon Rogers, pour être en empathie et comprendre réellement l’autre, il s’agit d’essayer de rentrer dans son cadre de référence et non pas d’interpréter selon notre propre cadre de référence. 

Rogers l’évoque lui-même selon ces termes : « être empathique c’est voir le monde à travers les yeux de l’autre et ne pas voir notre monde se refléter dans leurs yeux » 

Cela demande un véritable entraînement car nous sommes plutôt habitués à interpréter et à se positionner en fonction des propos de notre interlocuteur plutôt que de chercher à comprendre comment il réfléchit. Et c’est pourtant de cette façon que l’on peut être empathique. 

Comprendre comment l’autre perçoit le monde, les relations aux autres, permet de rester proche de son message. Et c’est important pour bien communiquer. 

  1. Accepter ses propres réactions émotionnelles : la congruence

Un autre concept de Carl Rogers est celui de la congruence. 

Je pourrai le résumer en un mot : authenticité.

La congruence est le fait d’être authentique dans son fonctionnement. C’est-à-dire de laisser paraître ce que l’on ressent à l’intérieur de soi. Ainsi, pour être congruent, il est nécessaire d’accepter son vécu émotionnel et non de tenter de cacher ou de réprimer ce que l’on ressent. 

Il s’agit, par exemple, d’exprimer sa colère lorsqu’on ressent des manifestations émotionnelles de tensions, d’agacement, de colère. 

De témoigner sa peur lorsqu’on se sent insécurisé.

Ne pas être congruent revient à paraître assuré lorsqu’on est timide ou à dire que tout va bien lorsqu’on ressent une émotion négative forte. 

Et ce n’est pas positif. Car cela crée une forme de dissonance cognitive à l’intérieur du cerveau (j’y reviendrai dans un prochain article). C’est-à-dire que l’on ressent intuitivement que quelque chose cloche.

Voilà pourquoi, dans sa relation aux autres et pour être empathique, il faut avant tout se montrer congruent, c’est-à-dire honnête avec soi-même. 

  1. Cultiver sa compréhension des émotions 

Afin d’être congruent et donc empathique, il s’agit déjà de reconnaître ses manifestations émotionnelles. 

Plus nous cultivons notre intelligence émotionnelle, plus nous comprenons rapidement l’émotion qui est en jeu et qui nous traverse. Par conséquent, au lieu de subir cette émotion, nous pouvons agir en l’acceptant : soit en la laissant passer, soit en en faisant quelque chose de concret. Je peux par exemple me servir de ma colère pour m’affirmer correctement, etc….

On parle beaucoup de QI (quotient intellectuel) mais on sait aujourd’hui que cette mesure ne reflète qu’une partie de l’intelligence. Un autre indicateur très précieux est le QE (quotient émotionnel) qui fait référence à l’intelligence des émotions. C’est-à-dire être en mesure de comprendre ses émotions et celles des autres : la base de l’empathie. 

Vous comprenez à ce stade que l’empathie est une capacité inée chez l’être humain. Sauf dans des cas bien précis de pathologie psychologique, nous sommes tous dotés de capacités d’empathie. Certains savent mieux s’en servir que d’autres et certains la cultivent plus que d’autres.

Quoiqu’il en soit, l’empathie, ça se cultive et ça se développe !

 

Voyons comment dans le Conseil de psy 😉

Conseil de psy

Booster et utiliser ses capacités d’empathie 

En fonction de vos besoins, chacun pourra puiser dans ces petits conseils les exercices à mettre en pratique pour booster ses capacités d’empathie. 

  1. Travailler sur le cadre de référence.

Avec des personnes qui sont proches de vous, tentez de comprendre précisément leur cadre de référence. Prenez cet exercice comme un entraînement qui vous permettra par la suite de comprendre comment raisonne la personne que vous avez en face de vous. 

Lorsque vous discutez avec cette personne, essayez de comprendre son raisonnement avant de vouloir répondre. Et vous verrez que la réponse que vous fournirez, moins automatique et biaisée, vous permettra de tenir une conversation beaucoup plus enrichissante que vous n’auriez pu le faire auparavant. 

  1. Soyez congruent

Essayez d’être le plus souvent honnête et authentique dans votre rapport aux autres. Vous verrez que vos échanges seront beaucoup plus enrichissants et les relations que vous construirez avec les autres seront plus solides.

Vous-mêmes, vous vous sentirez beaucoup plus à l’aise car vous ne serez plus pris au piège d’une image que vous tentez à tout prix de conserver. 

  1. Cultivez votre intelligence émotionnelle

 Plusieurs entraînements existent pour apprendre à reconnaître ses émotions et à les accepter. Dans un premier temps, essayez déjà de faire une liste des principales émotions que vous ressentez et des manifestations corporelles que vous observez en lien avec chacune de ces émotions. Vous verrez que, par la suite, vous ne subirez plus vos émotions, vous les sentirez venir.

Si vous souhaitez aller plus loins : lien formation udemy émotion https://www.udemy.com/course/gestion-des-emotions/?referralCode=CCB4CE1E7E6A23D51AF6

aurore bévalot psychologue
psychologue en ligne et formations en ligne